Matières

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8 janv. 2013

Entrer dans le tableau...

Bonjour !
Je vous invite aujourd'hui à entrer dans un tableau en regardant de près les éléments qui le composent.
Les tableaux que je vous présentais hier ont été finalisés pendant les vacances de fin d'année.
Il ont été réalisés sur près de deux ans. Oui, deux ans, même si d'autres toiles ont aussi été produites au cours de la même période.
Vous le savez maintenant, j'ai toujours plusieurs toiles en cours simultanément. Cela permet la diversité mais aussi la richesse du travail car si des des teintes sont trouvées pour l'une, elles peuvent également être employées pour les autres, offrant ainsi une unité à l'ensemble du travail.
Je vous invite à regarder de près ce petit tableau :
Le sujet est très simple : deux oranges sur une table. Mais la simplicité du sujet ne doit pas occulter la difficulté de l'entreprise. En effet, rien de plus exigeant qu'un sujet de ce type!
Tout le travail consiste ici à donner aux éléments leur propre vie. Je parle bien de vie, même si l'on est ici dans la "nature morte". Je préfère d'ailleurs le terme anglais "still nature" qui évoque me semble t-il mieux que le terme français, l'idée de ces sujets; des éléments de nature assemblés en une composition "immobile", mais non moins vivante, autant que le fruit sur l'arbre.
Et là est toute la difficulté qui consiste à donner au spectateur l'impression que le fruit est comme encore suspendu à la branche de l'arbre et qu'il exhale son doux parfum. Est-ce que vous ressentez cette émotion en regardant ces deux oranges? Si oui, alors le pari est gagné.
De la simple esquisse du sujet sur la toile au tableau fait, ce sont de multiples passages de la brosse qui ont, peu à peu, façonné les éléments pour tenter, autant qu'il en est possible, de restituer les sensations que peuvent évoquer ces fruits à leur simple vision. Voyons cela de près :
 


Une orange. Un fruit présenté ici dans sa plus grande et belle simplicité. Ce fruit, on l'a si souvent pris en main... Mais en a t-on vraiment saisi l'essence? Posé là sur la table, il s'offre au regard dans sa plénitude ronde et entière. La lumière, qui vient caresser la surface de son écorce, fait vibrer le fruit. Des touches de jaune et d'orange mêlés, fondues les unes dans les autres, l'éclairent. Au gré des passages de la brosse, l'orange a pris toute sa dimension, son épaisseur et semble trouver sa source lumineuse en elle-même; elle est éclairée de l'intérieur... Le sentez-vous? Seul l'emplacement du pédoncule, qu'un simple point sombre évoque, rappelle que ce fruit, tombé de l'arbre, est dans la réalité voué à une fin certaine. Mais ici, le fruit est immortalisé... Jamais il ne mourra.
A bientôt.

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